Beauté animale au grand Palais le 05.04.12

 Hier on voulait se faire une petite expo entre cousines au Grand Palais, dans l’idée première d’aller voir Helmut Newton. Je viens régulièrement dans ce musée, j’ai mes habitudes, nous voilà parti bille en tête en direction de la Porte B (au 3 avenue Eisenhover), qui est l’entrée fauteuil du grand Palais, que je prends habituellement, et là après avoir traverser une partie des méandres du musée, on nous annonce que l’expo H Newton se trouve pas du tout la, mais de l’autre coté du bâtiment. On se dit, quitte à être là, autant en profiter pour faire l’expo Vedette du moment : Beauté animale… 

Nous avions 45 minutes avant la fermeture, mais c’était chouette l’expo était déserte, rien que pour nous, ça c’est un grand bonheur de déambuler paisiblement parmi les oeuvres.







A travers des œuvres majeures, l’exposition explore les rapports que les artistes, souvent les plus grands peintres et sculpteurs, entretiennent avec les animaux. Elle montre que le lien entre art et science, entre notre soif de connaissance de l’animal et notre fascination pour sa beauté, continue d’être étroit.
Peintures, dessins, sculptures, photographies, célèbres ou insolites… La manifestation réunit environ 120 chefs-d’œuvre de l’art occidental, de la Renaissance à nos jours, avec un parti pris radical et inédit : ne montrer que des œuvres où l’animal est représenté seul et pour lui-même, hors de toute présence humaine. 

On  y retrouve 5 axes : 


I. L’attention à l’animal 

C’est à la Renaissance que se produit une révolution : des artistes pionniers de la zoologie se penchent sur les animaux et les décrivent avec minutie. C’est aussi le moment où la découverte du Nouveau Monde révèle de nouveaux animaux. Très vite se constituent des répertoires. Ils ont également recours à l’étude de l’anatomie et s’efforcent de décomposer les mouvements, comme le galop du cheval ou le vol d’un oiseau. 

Représentation d’un flamand rose par le naturaliste Audubon



II. Préjugés esthétiques et moraux

Nous sommes tous marqués par Buffon et son Histoire naturelle, publiée peu avant la Révolution, à cause des irrésistibles portraits d’animaux qu’elle contient. Mais Buffon fait aussi le tri entre les animaux nobles et les animaux ignobles. 
Le bon et le beau se confondent. Ces classifications arbitraires peuvent expliquer nos phobies par exemple pour les insectes. De fait, certaines espèces sont négligées des scientifiques et des artistes. 


Aujourd’hui, l’art bouleverse ces valeurs et les artistes s’attachent à des animaux longtemps dénigrés. C’est le cas de la chauve-souris de César (photo ci-dessous) ou de l’Araignée de Louise Bourgeois.




Oeuvre de Jef Koons 




III. Le singe et l’homme

La publication de L’origine des espèces par Charles Darwin en 1859 est un choc pour la civilisation judéo-chrétienne. Le naturaliste y développe sa théorie de la sélection naturelle, fondée sur la lutte pour la vie ; il affirme le cousinage de l’homme et du singe. Des artistes s’intéressent à ces théories. L’image du singe, jusque-là dérisoire et convenue, s’en trouve bouleversée et il en résulte de troublants portraits, comme l’extraordinaire Orang-outan de Pompon (sculpture ci-dessous).






IV. Une nouvelle sensibilité 

Longtemps niée, la souffrance des animaux est enfin reconnue sous l’impulsion de Montaigne ou de La Fontaine. La question de l’âme animale est posée, puis l’empathie finit par l’emporter avec la création d’associations protégeant le droit des animaux. Les œuvres d’art démontrent la sensibilité des animaux et toute leur gamme d’expressions irrésistibles.



V. A la rencontre de l’autre : les animaux exotiques 







A la Renaissance, les animaux exotiques sont très recherchés par les grands de ce monde. Les rois et les papes les collectionnent dans des ménageries auxquelles certains artistes ont un accès privilégié.  On peut découvrir le destin extraordinaire du rhinocéros de Léon X ou de la girafe de Charles X. En 1793, la Ménagerie du Jardin des Plantes donne le signal de l’essor des zoos. La France permet ainsi aux artistes d’accéder aux animaux : c’est l’origine de l’« art animalier », Les artistes y trouvent des modèles de plus en plus variés. 






Beaucoup de créateurs s’interrogent aujourd’hui sur le rapport homme/animal et s’alarment de la menace qui pèse sur la biodiversité. Après le panda de Chine puis le bébé phoque, l’ours polaire est devenu le symbole de cette menace. A lui seul, il alerte l’homme sur l’avenir de la planète. 
Une sculpture aussi magnifique que L’Ours blanc de Pompon finira-t-elle par avoir avant tout une valeur de témoignage, celui d’une espèce disparue ? 


La beauté animale ne sera-t-elle bientôt plus qu’un souvenir ?

sculpture monumentale d’un ours polaire en plâtre par Pompon



Bon l’expo était sympa, les oeuvres extrêmement variées, de Jef Koons aux naturalistes, des peintures de la renaissances aux sculptures monumentales de lions ou autres… Après j’avoue avoir une sensibilité peu développée pour le monde animal, par contre si c’est votre cas, l’exposition est faite pour vous c’est évident… :) 




Personnellement, elle ne sera pas dans mon top 5 de mes expos préférées !! 




Mais ce n’est que mon avis ^^


Infos Pratiques : 

Grand Palais, Galeries nationales du 21 mars au 16 juillet 2012
Place Clémenceau 75008 Paris


Heures d’ouvertures : 
Tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 20h
Nocturne le mercredi jusqu’à 22h
Fermeture le 1
er mai





Accessibilité aux PMR +++
- Entrée Porte B, 3 Avenue Eisenhower, 
déambulation dans les sous-sols du grand palais, monte-charge
- Aucune marche
- Billets PMR et d’un accompagnateur gratuits, les suivants sont payant
- Accueil personnel : plutôt bonne

Remarques et appréciations personnelles  
Bien se renseigner sur le lieu précis de l’expo au sein du Grand Palais, pour ne pas avoir à faire tout le tour du musée.



1 Comment on Beauté animale au grand Palais le 05.04.12

  1. Anonymous
    6 avril 2012 at 21 h 28 min (13 années ago)

    pfff je suis sure que ma là ma gwen n’est pas la bienvenue… biz tatanne

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